Montpellier : à l’aéroclub, pilotage et handicap deviennent compatibles ( Midi-Libre du 27 octobre 2021)


Doté d’un ULM conçu spécialement pour accueillir des personnes en situation de handicap, l’aéroclub de Montpellier rend accessible le pilotage.

Ulm Aéroprakt A22L Handivol

Permettre à tout le monde, sans distinction, de côtoyer les nuages. L’Aéroclub de Montpellier en a fait l’un de ses engagements. En 2018, le club a accueilli un ULM un peu spécial. Avec ses ailes surélevées et un grand cockpit, l’appareil peut accueillir des personnes en situation de handicap « en faculté d’accéder, de façon autonome à un aéronef », indique Pierre Sartre, président du club.

Quelques modifications

Un ULM classique possède un palonnier. Il s’agit de deux pédales permettant au pilote de diriger un avion. Il a donc fallu trouver une solution pour permettre aux personnes n’ayant plus l’usage de leurs jambes d’utiliser cet outil essentiel. Un malonnier a donc été créé. Contraction du mot « manche » et du mot « palonnier », cette commande a le même but sauf qu’on la manipule avec les mains.

Une formation de pilote

L’acquisition de cet ULM a plusieurs buts. D’abord, il permet aux personnes en situation de handicap d’effectuer des baptêmes de l’air mais aussi de s’initier au pilotage. Surtout, la section handivol de l’aéroclub de Montpellier propose une formation permettant de devenir pilote d’ULM.

Depuis la création d’Handivol, deux personnes ont été brevetées. Aujourd’hui, deux autres sont en formation. Pour obtenir le précieux sésame permettant de voler seul, il faut passer par des dizaines d’heures d’initiations.

En totale autonomie

Comme le but est de piloter en totale autonomie, l’aéronef a été équipé, derrière les deux sièges, d’une cabine permettant de stocker deux fauteuils roulants. De ce fait, tout est pensé pour permettre à la personne d’être complètement libre et de voler seule.

Le coût des cours au sein de la section Handivol défie toute concurrence. 100 € la séance dont 70 € remboursés tous les trimestres. « Grâce à plusieurs dons et événements, nous arrivons à rembourser les pilotes pour, qu’au final, la séance revienne à 30 € », explique le président. Alors, partant pour s’envoler ?

THOMAS VALOGNES