MAUVAIS CONTRÔLE DU NIVEAU D’HUILE SUR UN MOTEUR ROTAX
Les faits :
Lors de la visite des 100 heures du F-HMON, le mécanicien a constaté des suintements d’huile au niveau du joint spi de l’alternateur secondaire. En vérifiant le niveau d’huile du moteur, et après avoir fait « roté » ce dernier, il s’est aperçu que le niveau était 2 cm au-dessus du maximum. Le trop plein d’huile met le circuit d’huile en surpression et peut faire éclater les joints spi du moteur, ce qui s’est passé avec le joint spi de l’alternateur
RAPPEL : le moteur ROTAX étant un moteur à carter sec, avant de faire un complément d’huile sur ce dernier, il est demandé de brasser l’hélice jusqu’à l’obtention d’un bruit caractéristique de « glouglou » (on dit que l’on fait roter le moteur) c’est à partir de ce moment-là que l’on peut vérifier le niveau d’huile.
Si l’on s’aperçoit à la prévol que le niveau d’huile est supérieur au maxi, il est interdit de mettre en route. Contacter le mécanicien.
VOIR CI-DESSOUS LE REX DE L’AEROCLUB DE LA COTE D’AZUR SUR LE CIRCUIT D’HUILE DU ROTAX
Sur les moteurs ROTAX, pour des questions d’encombrement, et pour pouvoir caser ce moteur dans toutes sortes d’ULM, d’avions, de … on s’affranchit de ce carter qui contient de l’huile. Le carter y est donc « sec ». Mais où est donc contenue l’huile ? Elle se trouve dans un réservoir séparé, placé dans le cas de notre Lion sur le côté du moteur. Mais on peut le monter à plein d’endroits différents, selon la configuration du moteur.
Ce réservoir étant plus haut que le moteur, l’huile ne va pas le remplir naturellement quand l’avion est au repos. Ce réservoir ne contiendra pas toute l’huile qu’il devrait. Et … si l’on mesure le niveau d’huile, on trouvera naturellement qu’il est trop bas, voire on ne mesurera rien du tout, tellement il est bas. C’est ce qui s’est passé.
Tout le monde se pose maintenant la question suivante : comment mesurer un niveau fiable ?
Quand le moteur tourne, l’huile circule en permanence entre les organes mobiles du moteur et ce réservoir. Pour la faire circuler, il y a une pompe à huile, qui est directement entraînée par le mouvement du moteur. Aucune action du pilote n’est requise. Cependant, à l’arrêt, quand on souhaite mesurer le niveau d’huile, il faut faire revenir l’huile du moteur vers ce réservoir. Il faut donc actionner la pompe à huile
Pour ce faire, après avoir pris les mesures de sécurité adéquates (roues freinées, clés de contact dans la poche, batterie coupée, manette des gaz au ralenti) il faut ouvrir le bouchon du réservoir, puis faire tourner l’hélice (prudemment …). Cela entraînera la pompe à huile, qui fera peu à peu remonter l’huile vers le réservoir. Il faut entre 10 et 20 demi-tours d’hélice. Tant que de l’huile est poussée vers le réservoir, on n’entend rien de particulier. Quand toute l’huile est passée et arrivée dans le réservoir, la pompe poussera de l’air et on entendra un bruit « glouglou », ressemblant à un bruit de lavabo dans un vieil immeuble quand le voisin du dessus utilise les évacuations d’eau. C’est à ce moment précis (et pas une ou deux minutes plus tard), qu’il faut mesurer la quantité d’huile sur la jauge. Le niveau doit être compris entre le mini et le maxi, c’est à dire sur la partie plate de la jauge.
Le moteur ROTAX consomme au maximum 0,06 litre par heure. Autant dire qu’actuellement sur notre moteur, on rajoute environ une ou deux fois 0,1 litre entre deux visites. Donc, si vous avez l’impression qu’il faut en rajouter 0,3 litre ou plus, c’est que vous avez certainement fait une mauvaise mesure.
En conclusion, si lorsque vous vérifiez que le niveau d’huile est trop haut, n’allez pas voler et prévenez. S’il est trop bas, rajoutez 0,1 par 0,1 litre et à chaque fois mesurez en ayant préalablement fait tourner la pompe à huile pour avoir une mesure juste.