Le frein de parking sur le SportStar
Nous savons que nos aéroplanes, malgré les savants bureaux d’études, sont fragiles. C’est dans leur nature d’être dans le compromis robustesse/légèreté. C’est aussi pour cela que leur utilisation ne peut se passer de précautions extrêmes.
Les Sportstars ( F-HPST et F-HMON ) possèdent un système de freins de parking dont la mise en œuvre est un peu ( je dis bien « un peu »…) particulière.
Répétez la manœuvre si vous sentez que l’appareil résiste au déplacement dès que vous le sollicitez à la mise en régime.Mettre les freins en pression pour, au final, enlever les freins n’est pas naturelle mais la procédure est ainsi faite et ne pas l’observer conduit à des situations graves.Soyons clair: des freins qui restent serrés pendant le roulage ce sont des freins qui chauffent et des freins qui chauffent c’est s’acheminer vers un possible incendie. Rien que ça !
Rappelez vous du DR 400 F-GCIJ, qui, pour un oubli de desserrage complet, a vu un demi train prendre feu. Saint Joseph de Cupertino, patron des aviateurs, était avec nous ce jour là; seul le demi train a brulé..! Et il devait probablement être encore là quand les freins du sportstar F-HPST, ont été détruits à cause d’un utilisation aberrante, système de freinage encore actif pendant le roulage…! ( Avoir besoin de 4000 T/mn pour faire rouler un sportstar, ça devrait interpeller ses utilisateurs ! non..??! ) Que dire enfin de la facture de 1400 euros pour la réparation et du manque à gagner de l’avion arrêté pendant 16 jours ?S’il est nécessaire de mettre de la puissance pour débuter le roulage, il est impératif de réduire cette dernière dès qu’il commence à rouler et non appuyer sur les freins pour le faire ralentir comme je l’observe trop souvent.Pour un roulage bien gérer au moteur, l’usage des freins n’est nécessaire que pour arrêter l’avion. Rarement pendant le roulage sauf cas d’urgence.
Quant au frein de park, il est très facile de s’en passer dès que le pilote prend l’avion en charge, à savoir, de la pré-vol en passant par les différentes checks lists, le vol et l’arrêt au park au terme du vol.
Mise en route, point d’attente, essais moteur: pieds sur les freins sans frein de park.
Rappelons nous que, outre leur fragilité inhérente à leur nature évoquée plus haut, nos machines ont un autre handicap. Elles sont collectives. Pensez y, prenez soin de nos avions comme de vous mêmes et bons vols.
Pascal RIDAO, Chef Pilote