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L’aéroport de Montpellier dégaine son plan anti-bruit pour soulager les riverains
Mercredi 27 juin 2018 à 6:49
La direction de l’aéroport de Montpellier lance un plan pour réduire les nuisances sonores liées à l’aviation dite « légère ». Ces petits coucous, dont le trafic a fortement augmenté l’an dernier, agacent les riverains de Pérols et Lattes.
Montpellier, France
L’aéroport de Montpellier promet de mettre la sourdine! Les plaintes des riverains de Pérols, Lattes, Boirargues se sont multipliées ces derniers mois. Un vent de colère dirigé non pas contre le trafic commercial, les gros avions de ligne, mais contre l’aviation dite « légère » : les petits avions de l’école ESMA et des aéroclubs. Petits, mais bruyants parfois. Ils multiplient les va-et-vient pour l’entrainement et leur trafic a fortement augmenté l’an dernier, avec 70.000 rotations.
Un plan en dix mesures
Pour éteindre le feu, la direction de l’aéroport a lancé il y a plus de six mois une concertation avec les riverains. Il présente maintenant un plan pour réduire ces nuisances sonores. Dix mesures : investir dans des avions plus silencieux,suspendre les vols sur certaines plages horaires l’été, entre midi et deux, restreindre les exercices de voltige, les tours de piste (c’est la trajectoire qu’un avion doit effectuer avant d’atterrir, un exercice incontournable)…
Renouveler la flotte
Ainsi l’Aéroclub de Montpellier vient d’acheter deux avions neufs plus silencieux pour 300.000 euros. Les vols des pilotes seront également plus contrôlés, promet Pierre Sartre, le président de l’association. « Nos avions sont équipés de GPS qui analysent les tours de circuit. On enregistre jusqu’à 1.000 heures de vols et on voit si un pilote a traversé une zone qu’il est déconseillé de traverser. » Il leur est demandé d’éviter si possible le survol des secteurs urbanisés, sous peine de sanctions.
Sur la piste de l’aéroport
Un passage obligé
L’aéroport prend ce plan d’autant plus au sérieux que son trafic commercial est en constante augmentation. « Tous les aéroports à un moment dans leur développement ont plus ou moins de difficultés avec les riverains, explique son directeur Emmanuel Brehmer. Si on ne prend pas des mesures pour réduire cette montée en puissance de l’insatisfaction, on va se retrouver avec des conflits. »
Dans un an et demi, il espère dépasser 20.000 mouvements commerciaux, seuil synonyme de nouvelles normes anti bruit, plus exigeantes. « On ne va pas attendre jusque là. Il fallait trouver une entente avec les aéroclubs, en leur expliquant que sinon c’était leur présence même sur l’aéroport qui était menacée. »
Emmanuel Brehmer, directeur de l’aéroport de Montpellier